Publié le 16 mai 2024

Face à une arrestation, votre silence n’est pas une faiblesse, c’est votre plus puissante protection stratégique.

  • Le droit de garder le silence et de consulter un avocat immédiatement sont les piliers de votre défense ; les utiliser n’est jamais un aveu de culpabilité.
  • Vos droits à la vie privée sont étendus au numérique (Loi 25 au Québec), mais ils sont considérablement réduits aux frontières.

Recommandation : N’engagez jamais la conversation avec les forces de l’ordre sans la présence de votre avocat. Mémorisez cette phrase : « Agent, je souhaite garder le silence et parler à mon avocat immédiatement. »

L’interpellation par un agent de police est une situation intrinsèquement stressante, conçue pour vous placer en position de désavantage. Dans ce moment de confusion, l’instinct pousse beaucoup de gens à parler, à s’expliquer, pensant à tort pouvoir clarifier un malentendu. En tant qu’avocat de la défense, je peux vous affirmer que c’est l’erreur la plus fréquente et la plus dommageable. Les guides traditionnels listent vos droits de manière académique : droit à un avocat, droit au silence, etc. Si ces informations sont exactes, elles omettent l’essentiel : la stratégie. Vos droits ne sont pas une simple liste à réciter, mais des outils de défense actifs qu’il faut savoir manier avec discipline.

Cet article va donc au-delà de la simple énumération. La véritable clé pour naviguer une interaction avec les forces de l’ordre n’est pas de connaître vos droits par cœur, mais de comprendre la dynamique de pouvoir en jeu. Il s’agit de maîtriser une stratégie défensive fondamentale : le silence tactique et l’exigence non négociable du bouclier juridique que représente votre avocat. Chaque section qui suit a pour but de vous armer non seulement de connaissances, mais aussi d’une posture stratégique pour protéger votre liberté, de l’interpellation initiale jusqu’aux recours possibles en cas d’injustice, en passant par les nuances cruciales de la vie privée numérique ou des contrôles frontaliers.

Pourquoi ne jamais parler à la police sans la présence d’un avocat ?

C’est le conseil le plus important que je puisse donner : ne dites rien. Absolument rien au-delà de votre identification formelle (nom, adresse, date de naissance). Toute parole que vous prononcez peut et sera utilisée contre vous. Il ne s’agit pas d’une formule de film, mais d’une réalité juridique implacable. Les policiers sont formés à l’interrogatoire, à créer un faux sentiment de sécurité pour vous amener à parler. Ils peuvent suggérer qu’en coopérant, les choses seront plus simples. C’est un piège. Votre coopération verbale ne vous aidera pas ; elle ne fera que fournir des munitions à la partie adverse. En effet, selon les observations des avocats en droit criminel, les personnes arrêtées connaissent souvent mal la portée de leur droit au silence et se retrouvent à fournir des informations qui complexifient leur propre défense.

Votre droit à l’assistance d’un avocat dès l’arrestation ou la détention, garanti par l’alinéa 10b) de la Charte, est votre bouclier. L’avocat n’est pas là pour cacher une culpabilité, mais pour garantir que la procédure est respectée et que vous ne vous incriminez pas par inadvertance. Il rétablit l’équilibre dans une situation d’asymétrie d’information totale. Comme le rappelle Éducaloi, cette information sur vos droits est cruciale. Dans leur guide, ils précisent :

Une personne arrêtée ou détenue a immédiatement le droit de savoir pourquoi les policiers la mettent en état d’arrestation ou de détention. […] Cette information vise à l’aider à constater la gravité de la situation. Elle peut alors prendre une décision en toute connaissance de cause par rapport à ses autres droits. Par exemple, elle peut décider de parler à une avocate ou un avocat et de garder le silence face à la police.

– Éducaloi, Guide sur les droits en cas d’arrestation

Ne renoncez jamais à ce droit. Votre seule et unique déclaration doit être une demande claire et ferme pour contacter un avocat. Le reste, c’est du silence. C’est un silence stratégique, pas un aveu. C’est l’exercice d’un droit constitutionnel fondamental pour votre protection.

Votre plan d’action verbal lors d’une arrestation

  1. Phrase 1 : « Agent, je souhaite garder le silence. »
  2. Phrase 2 : « Je désire parler à un avocat immédiatement. »
  3. Phrase 3 : « Je ne répondrai à aucune question avant d’avoir parlé à mon avocat. »
  4. Identification : Fournir nom, adresse et date de naissance si légalement requis, et rien de plus.
  5. Clôture : « Je n’ai rien d’autre à déclarer pour le moment. »

Comment exiger qu’une entreprise efface vos données personnelles (Loi 25 au Québec) ?

La protection de votre vie privée ne se limite pas aux interactions avec l’État. Au Québec, la Loi 25 modernise la protection des renseignements personnels et vous confère un pouvoir significatif sur les données que les entreprises collectent à votre sujet. L’un des droits les plus forts est le droit à la désindexation ou à l’effacement. Concrètement, vous pouvez demander à une entreprise de cesser de diffuser vos renseignements personnels ou de désindexer tout hyperlien permettant d’y accéder, si la diffusion de cette information vous cause un préjudice ou contrevient à la loi ou à une ordonnance judiciaire.

Pour exercer ce droit, la procédure doit être initiée par une demande écrite adressée au responsable de la protection des renseignements personnels de l’entreprise. Cette personne est légalement tenue d’être identifiée et ses coordonnées accessibles. Votre demande doit être claire et motiver les raisons pour lesquelles vous estimez que la diffusion de l’information vous porte préjudice. Le critère central est la balance des intérêts : votre droit à la vie privée et à la réputation face à l’intérêt du public à être informé et la liberté d’expression.

Vue macro d'un téléphone verrouillé posé sur une table avec une main qui le protège, symbolisant la protection des données personnelles

Si l’entreprise refuse d’obtempérer ou ne répond pas dans un délai raisonnable (généralement 30 jours), votre prochain recours est de déposer une plainte auprès de la Commission d’accès à l’information du Québec. Cette dernière a le pouvoir d’enquêter et de rendre des ordonnances contraignantes. La Loi 25 est un outil puissant, mais son efficacité repose sur votre proactivité. Les entreprises ne supprimeront pas vos données de leur propre chef ; vous devez connaître et exercer vos droits de manière formelle et documentée.

Discours haineux ou opinion : où s’arrête la liberté d’expression au Canada ?

La liberté d’expression, garantie par l’article 2 de la Charte canadienne, est un pilier de notre démocratie. Cependant, elle n’est pas absolue. Le Code criminel canadien établit des limites claires, notamment en ce qui concerne la propagande haineuse. Il est crucial de distinguer une opinion, même choquante ou offensante, d’un discours qui franchit le seuil de la légalité. Le Code criminel, aux articles 318 et 319, interdit l’encouragement au génocide et l’incitation publique à la haine contre un groupe identifiable.

Un « groupe identifiable » est défini par sa couleur, sa race, sa religion, son origine nationale ou ethnique, son âge, son sexe, son orientation sexuelle, son identité ou son expression de genre, ou une déficience mentale ou physique. Pour qu’un propos soit qualifié d’incitation à la haine, il ne suffit pas qu’il soit blessant. La Cour suprême du Canada a établi que le discours doit être d’une extrême nature, susceptible de mener à la haine, au dénigrement et à la détestation d’un groupe. Il doit activement promouvoir une émotion qui risque de se traduire par de la discrimination et de la violence.

Lors de manifestations ou de rassemblements, cette ligne peut devenir floue. Les policiers peuvent intervenir s’ils ont des motifs raisonnables de croire qu’une infraction de propagande haineuse est en train d’être commise. Ils ont le pouvoir de détenir une personne pour enquête s’ils ont des motifs raisonnables de soupçonner qu’elle est impliquée dans un crime. Cette détention doit être brève et justifiée. Si vous êtes arrêté dans un tel contexte, la stratégie demeure la même : ne débattez pas de la nature de vos propos avec l’agent, exercez votre droit au silence et demandez un avocat. C’est au tribunal, et non sur le trottoir, que la nature de vos paroles sera débattue.

L’erreur de tolérer des questions sur votre planification familiale en entrevue

Une question sur votre intention d’avoir des enfants, votre état matrimonial ou votre planification familiale lors d’une entrevue d’embauche n’est pas une simple maladresse : c’est une forme de discrimination interdite par les chartes des droits de la personne provinciales et canadienne. Tolérer de telles questions, c’est ouvrir la porte à un traitement inégal fondé sur l’état civil ou le sexe. Bien que cela puisse sembler éloigné d’une interpellation policière, le mécanisme sous-jacent est le même : un abus de pouvoir basé sur des préjugés et un profilage.

Le profilage n’est pas un concept abstrait, mais une réalité documentée au Canada. Un exemple frappant est celui du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM). La Ville de Montréal a d’ailleurs été condamnée à verser des indemnités pour profilage racial systémique. Dans le jugement, il a été établi qu’entre 2017 et 2019, des milliers de personnes racisées ont été interpellées de manière disproportionnée.

Étude de Cas : L’action collective contre le profilage racial à Montréal

Un jugement historique a ordonné à la Ville de Montréal de verser 5000 $ à chaque victime de profilage racial interpellée par des policiers du SPVM entre 2017 et 2019. Avec près de 40 000 interpellations de personnes racisées durant cette période, cette décision a mis en lumière le caractère systémique du problème. Le tribunal a affirmé qu’il est indéniable que le phénomène du profilage racial se manifeste au sein du SPVM depuis de nombreuses années, validant ainsi l’expérience vécue par d’innombrables citoyens.

Les données statistiques sont accablantes. Une analyse des interpellations par le SPVM a révélé des disparités choquantes : les Autochtones ont 6 fois plus de risques d’être interpellés que les Blancs, les populations noires 3,5 fois plus, et les personnes arabes 2,6 fois plus. Qu’il s’agisse d’une question intrusive en entrevue ou d’une interpellation de police non fondée, le principe est le même : vous ne devriez jamais avoir à justifier des caractéristiques personnelles protégées par la loi.

Quand contacter le Protecteur du citoyen (Ombudsman) face à une injustice administrative ?

Vos droits ne s’arrêtent pas à l’interaction avec la police. Si vous estimez avoir été victime d’une erreur, d’une injustice ou d’un manque d’équité de la part d’un ministère ou d’un organisme du gouvernement du Québec (ou son équivalent fédéral), le Protecteur du citoyen est un recours de dernier recours, impartial et gratuit. Son rôle est d’enquêter sur des plaintes concernant les services publics lorsque les recours internes ont été épuisés.

Le Protecteur du citoyen peut intervenir dans une multitude de situations : délais de traitement déraisonnables, information erronée, manque de respect, décisions inéquitables. Cependant, il ne peut pas annuler une décision de justice ou intervenir dans un dossier devant les tribunaux. Son pouvoir réside dans sa capacité à enquêter, à accéder à des documents et à formuler des recommandations. Bien que ses recommandations ne soient pas contraignantes, elles ont un poids moral et politique considérable et sont suivies dans la grande majorité des cas.

Vue aérienne minimaliste d'un bureau avec documents organisés et stylo, symbolisant la documentation d'une plainte

Avant de contacter l’Ombudsman, une documentation rigoureuse de votre cas est essentielle. Cela renforce la crédibilité de votre plainte et facilite le travail d’enquête. Si votre plainte concerne une interaction avec les forces de l’ordre, voici les éléments cruciaux à documenter :

  • Notez immédiatement la date, l’heure et le lieu exact de l’interaction.
  • Identifiez l’agent (numéro de matricule, nom si fourni) et le numéro du véhicule de patrouille.
  • Recueillez les coordonnées des témoins présents.
  • Prenez des photos horodatées de toute blessure ou dommage matériel.
  • Conservez tous les documents remis par la police (contraventions, promesses de comparaître, etc.).

Si la situation implique une atteinte à vos droits fondamentaux, d’autres organismes comme la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse (CDPDJ) ou le Commissaire à la déontologie policière sont les premiers recours à envisager, souvent avant même le Protecteur du citoyen.

Pourquoi l’agent des douanes a-t-il le droit de fouiller votre téléphone et ordinateur ?

C’est un point qui surprend et inquiète de nombreux voyageurs : à la frontière canadienne, vos droits à la vie privée sont considérablement réduits. Alors qu’un policier municipal ou provincial a généralement besoin d’un mandat pour fouiller le contenu de votre téléphone, un agent de l’Agence des services frontaliers du Canada (ASFC) n’en a pas besoin. Cette compétence élargie découle de la Loi sur les douanes, dont l’objectif est d’assurer la sécurité des frontières, de contrôler l’immigration et d’empêcher l’entrée de marchandises illicites.

La Cour suprême a confirmé que les voyageurs ont une attente réduite en matière de vie privée à la frontière. Les agents de l’ASFC peuvent donc procéder à l’examen de vos appareils électroniques (téléphone, ordinateur portable, tablette) dans le cadre de leurs fonctions. Refuser de fournir votre mot de passe peut entraîner la saisie de votre appareil. Bien que la fouille ne doive pas être un simple « hameçonnage » sans raison, le seuil pour justifier un examen est très bas. Le tableau suivant illustre les différences fondamentales de pouvoirs entre la police et les douanes, informations tirées de l’analyse de la Loi sur les douanes et de la jurisprudence associée.

Pouvoirs de fouille : Police vs Douanes au Canada
Aspect Police municipale/provinciale Agent des douanes (ASFC)
Fouille du téléphone Nécessite généralement un mandat Peut fouiller sans mandat à la frontière
Base légale Charte canadienne, art. 8 Loi sur les douanes
Refus de donner mot de passe Droit de refuser (sauf mandat) Peut entraîner saisie de l’appareil
Protection vie privée Attente raisonnable élevée Attente réduite à la frontière

Il est donc stratégiquement prudent de considérer ce que contiennent vos appareils avant de traverser la frontière. Bien que les fouilles d’appareils électroniques ne soient pas systématiques, elles sont légalement permises. Connaître cette exception à la règle générale de protection de la vie privée est essentiel pour éviter les mauvaises surprises.

Comment porter plainte à la Commission des droits de la personne en cas de racisme au logement ?

Le refus de louer un logement en raison de l’origine ethnique, de la couleur de peau ou de la religion d’une personne est une forme de discrimination illégale et une violation directe de la Charte des droits et libertés de la personne du Québec. Si vous êtes victime d’une telle situation, votre principal recours est de porter plainte à la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse (CDPDJ). Cet organisme a le mandat d’enquêter sur les plaintes de discrimination et de harcèlement.

Le profilage racial et social est une réalité persistante au Québec. Selon la CDPDJ, le profilage est une mesure appliquée de façon disproportionnée à des segments de la population en raison de leur appartenance réelle ou présumée. Comme le souligne la Commission :

Le profilage racial inclut toute action de personnes en situation d’autorité qui appliquent une mesure de façon disproportionnée sur des segments de la population du fait, notamment, de leur appartenance raciale, ethnique ou nationale, religieuse, réelle ou présumée.

– Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse, Définition officielle du profilage racial et social

Pour porter plainte, vous devez documenter méticuleusement l’incident. Conservez toutes les communications écrites (courriels, textos), notez la date et l’heure des appels, le nom du propriétaire ou de l’agent immobilier, et l’adresse du logement. Si possible, demandez à un ami d’une autre origine de contacter le propriétaire pour le même logement. Si la réponse est différente, vous détenez une preuve solide. La plainte doit être déposée à la CDPDJ dans un délai de deux ans suivant l’acte discriminatoire.

La Commission mène une enquête confidentielle et gratuite. Si elle conclut que la plainte est fondée, elle tentera d’abord une médiation. Si aucun accord n’est trouvé, la CDPDJ peut représenter la victime devant le Tribunal des droits de la personne pour réclamer des dommages-intérêts. Le nombre de cas traités montre que ce n’est pas un phénomène isolé ; en effet, 97 dossiers d’enquête de profilage racial ont été ouverts à la Commission en 2023-2024, un chiffre qui ne représente que la pointe de l’iceberg.

À retenir

  • Le silence est stratégique : Face à la police, votre droit au silence n’est pas un aveu, mais votre meilleure ligne de défense. Utilisez-le systématiquement.
  • La documentation est votre arme : Que ce soit pour une plainte en déontologie, à la CDPDJ ou au Protecteur du citoyen, une documentation précise et immédiate des faits est cruciale.
  • Les droits ont des contextes : Vos droits à la vie privée sont forts sur le territoire, mais significativement réduits aux frontières. Connaître ces nuances est essentiel.

Comment les lois canadiennes protègent-elles concrètement les droits LGBTQ+ au travail ?

Les lois canadiennes, tant au niveau fédéral que provincial, offrent des protections robustes contre la discrimination basée sur l’orientation sexuelle, l’identité de genre et l’expression de genre en milieu de travail. La Charte canadienne des droits et libertés, la Loi canadienne sur les droits de la personne et les codes des droits de la personne de chaque province interdisent explicitement de traiter un employé différemment en raison de ces motifs. Cela s’applique à toutes les facettes de l’emploi : embauche, promotion, salaire, conditions de travail et congédiement.

Concrètement, un employeur ne peut pas vous refuser un emploi parce que vous êtes une personne transgenre, vous payer moins qu’un collègue hétérosexuel pour le même travail, ou vous harceler en raison de votre orientation sexuelle. Le harcèlement inclut les blagues offensantes, les mégenrages intentionnels et répétés, ou la création d’un environnement de travail hostile. L’employeur a une obligation d’accommodement jusqu’à la contrainte excessive. Cela signifie qu’il doit prendre des mesures raisonnables pour adapter le milieu de travail, comme mettre en place des toilettes non genrées ou respecter l’utilisation des pronoms choisis par un employé.

Ces protections s’étendent également aux interactions avec les autorités. Lors d’une arrestation, une personne transgenre a le droit de demander que la fouille soit effectuée par un agent du genre avec lequel elle s’identifie. Si ces droits ne sont pas respectés, ou si une personne est victime de discrimination ou de harcèlement dans tout autre domaine (logement, services), la Commission des droits de la personne est l’organisme de recours. Elle peut enquêter et, si la plainte est fondée, représenter la victime devant le Tribunal des droits de la personne pour obtenir réparation. La protection n’est donc pas seulement théorique ; elle est soutenue par des mécanismes de plainte concrets conçus pour faire respecter la loi.

Pour que ces protections soient efficaces, il faut bien comprendre comment les lois canadiennes s'appliquent concrètement au quotidien et quels sont les recours disponibles.

En définitive, la connaissance de vos droits est la première étape, mais la discipline de les exercer stratégiquement est ce qui fait toute la différence. Face à l’autorité, la retenue est votre force. Pour mettre en pratique ces stratégies et vous assurer d’être pleinement préparé, la prochaine étape consiste à discuter de votre situation spécifique avec un avocat qui pourra vous offrir des conseils personnalisés.

Questions fréquentes sur les droits du citoyen face à la police au Canada

Puis-je filmer une intervention policière au Canada?

Oui, filmer les interventions policières est généralement protégé comme extension de la liberté d’expression, tant que vous ne faites pas obstruction au travail des policiers.

Les policiers peuvent-ils limiter mes droits lors d’un grand rassemblement?

Les policiers ont le pouvoir de détenir une personne à des fins d’enquête. Ces pouvoirs ont été balisés par les tribunaux. Les policiers peuvent le faire uniquement s’ils ont des motifs raisonnables de soupçonner que la personne est impliquée dans un crime donné. La détention doit être raisonnablement nécessaire et les policiers doivent avoir la conviction qu’il existe un lien clair entre la personne et une infraction criminelle.

Que faire si je suis arrêté pour mes propos lors d’une manifestation?

Exercez votre droit au silence, demandez immédiatement un avocat, et documentez tous les détails de l’arrestation pour une éventuelle contestation en cour.

Comment communiquer mon identité de genre lors d’une arrestation?

Informez clairement l’agent de votre identité de genre et de vos pronoms dès le début de l’interaction. Certains services de police canadiens ont des politiques spécifiques pour respecter l’identité de genre.

Qui peut effectuer ma fouille si je suis une personne trans?

Vous avez le droit de demander que la fouille soit effectuée par un agent du genre avec lequel vous vous identifiez. Les politiques varient selon les services de police.

Que faire si mes droits LGBTQ+ ne sont pas respectés lors de l’arrestation?

La Commission des droits de la personne est responsable de faire respecter les droits garantis par la Charte. Elle reçoit les plaintes, peut faire enquête et représenter les victimes au Tribunal des droits de la personne dans les cas de discrimination ou harcèlement.

Rédigé par Amira Benali, Consultante Réglementée en Immigration Canadienne (CRIC) et experte en relocalisation, Amira possède 12 ans d'expérience dans l'accompagnement des familles et travailleurs qualifiés. Elle est spécialisée dans les stratégies d'intégration juridique et culturelle pour les nouveaux arrivants.